Vainqueurs d’Auxerre en 16èmes de finale de Coupe de France, les Ponotes accueilleront le Stade de Reims (D1 Arkema) la semaine prochaine à Massot. Avant cette rencontre, les filles retrouveront le championnat de D3F face à Nîmes ce dimanche. Le coach Pierre-Yves Thomas et la gardienne Amel Salah ont fait le point sur l’actualité de l’équipe en conférence de presse.

Y-a-t ‘il de l’excitation de recevoir une D1 féminine au Puy ?

Pierre-Yves Thomas : « Pas encore, on est content de pouvoir rencontrer l’élite du football français mais j’essaye de faire abstraction pour le moment pour bien se concentrer sur Nîmes qui est un match de championnat important pour nous. Pour moi la Coupe de France dans une carrière c’est ce qui reste le plus en mémoire donc il faudra savourer ces moments-là car ils seront rares. Il faudra en profiter parce que c’est le seul moyen de côtoyer le haut niveau en France. »

Reims fait peut-être moins rêver que Lyon ou le PSG mais reste un gros de cette D1 Arkema ?

PYT : « Oui je crois qu’ils sont installés en première division depuis un petit moment. Ils n’ont pas encore fait d’exploits ou fait parler d’eux en Coupe d’Europe mais ça reste une équipe qui a l’air de très bien travailler. J’ai regardé leur match dans la semaine face au PSG, pas pour tirer des enseignements parce qu’ils étaient opposés à un monstre du foot féminin, mais je voulais savoir à quoi cette formation pouvait ressembler. »

Dans le foot féminin c’est plus compliqué d’envisager un exploit ?

PYT : « On en voit beaucoup moins c’est vrai mais il y a Yzeure qui nous a montré la voie récemment. Je crois que tout le monde progresse et peut-être aussi qu’il est plus facile de progresser lorsqu’on vient d’en bas. De toute façon on ne part jamais pour perdre un match, on joue pour essayer d’obtenir quelque chose et c’est certainement de plus en plus vrai maintenant. Autant quand on avait reçu Lyon ou Montpellier il y a quelques années on savait qu’on avait aucune chance mais là on se dit qu’il y a quelques pourcents de chance de pouvoir faire un exploit. On reste tout de même conscient que ça va être difficile. Il faut savoir que psychologiquement les filles sont différentes des garçons. Les garçons eux, ils doutent de rien et les filles elles doutent beaucoup. C’est un facteur qui peut mettre des barrières alors il faut leur faire passer le message que c’est possible. »

Est-ce que cette Coupe de France peut permettre au club de progresser ou est-ce qu’on se dit que la D3F est un niveau qui convient au Puy Foot ?

PYT : « Quand on prend un groupe on est toujours ambitieux, on a toujours envie de jouer les premiers rôles. Maintenant, le Puy est en D3, un championnat qui peut lui ressembler. Au niveau des déplacements il faut pouvoir s’organiser car toutes nos filles travaillent ou sont étudiantes à côté du football. Des déplacements dans toute la France deviendraient tout de suite très compliqués. Pour le moment on n’a pas passé ce statut de club professionnel au niveau des filles mais le foot féminin évolue grandement et la fédération fait aussi des efforts de son côté. Certaines fédérations sont en avance sur nous donc on se dit que la France a aussi des possibilités d’évolution. Ce fût le cas avec la création de la D3 qui pour moi était très importante au niveau de la structuration du foot féminin en France. L’idéal à l’avenir serait de pouvoir faire plus de contrats fédéraux sur les championnats nationaux pour pouvoir travailler correctement. Je pense que ça arrivera tranquillement car on voit que des progrès sont faits avec une D2 presque pro. »

En D3, on a l’impression que le championnat est coupé en deux à mi-saison avec ceux qui jouent la montée et ceux qui jouent le maintien. Le Puy étant au milieu, est ce que le match contre Nîmes ce dimanche peut permettre de basculer dans la bonne zone ?

PYT : « Tout à fait, on a deux réceptions importantes à venir en championnat : Nîmes et Clermont. Ces deux matchs peuvent nous permettre de basculer vers le haut de tableau. Je pense qu’on est capable de se situer entre la troisième et la sixième place donc plus on sera près du podium, mieux ce sera. On ne s’interdit pas non plus de pouvoir jouer quelque chose plus haut mais on sait que ce sera compliqué puisqu’on part désormais avec un gros retard. Aujourd’hui je ne vois pas énormément d’équipes qui nous ont été supérieures si ce n’est une bonne raclée contre Cannes qui avait été ultra efficace avec quatre occasions pour quatre buts. Mais que ce soit Toulouse ou Grenoble, je pense qu’on était largement à leur niveau donc si ces équipes là sont en tête, pourquoi pas nous ? »

Amel, toi, quelle a été ta réaction lorsque tu as vu Reims être tiré pour venir jouer à Massot ?

Amel Salah : « Personnellement j’ai été contente car Reims reste une grosse équipe de D1 Arkema mais aussi parce que le coach de la sélection algérienne est également coach des gardiens au Stade de Reims. Pour l’affiche on aurait forcément toutes préféré le PSG ou l’OL mais ça reste une belle équipe de première division et ce sera un beau match pour nous à coup sûr. »

Vous ne pensez qu’à ce match depuis le tirage ?

AS : « On se concentre surtout sur le championnat parce que cela reste notre priorité mais ce match de Coupe de France est évidement dans un coin de notre tête. »

À quoi vous attendez-vous pour ce match ?

AS : « On s’attend a beaucoup d’intensité et d’impact. Les équipes de D1 sont très techniques et ont des techniques de jeu bien élaborées. Ce sera très physique par rapport à ce que j’ai pu vivre à Tarascon l’année dernière en R1F et maintenant au Puy Foot en D3F. »

Peut-on tout de même rêvé d’un exploit malgré les divisions d’écart ?

AS : « La Coupe de France se fait appeler la coupe des possibles donc c’est que tout peut arriver. Donc oui personnellement et je pense que le groupe également souhaite arriver le jour du match avec l’ambition de gagner. On ne va pas arriver abattues en se disant qu’on va se faire taper 6-0 parce que c’est une D1? On aura les crocs et on va tout donner. On sait qu’on devra se battre toutes ensemble, ne rien lâcher et surtout ne pas se laisser déborder par les émotions. Ce sont souvent les émotions et la pression qui pourront nous faire sortir de notre match donc il faudra les effacer. On aura tout à gagner et rien à perdre avec un public qui sera derrière nous. »

Que penses-tu de cette D3 Féminine ?

AS : « Je pense que c’est pas mal mais surtout un axe de développement pour le foot féminin en France. Il y avait trop d’écart en la Régional 1 et la D2 Féminine, cela permet d’équilibrer les niveaux et le équipes qui montent du niveau régional on plus de chance de se maintenir ou de s’y retrouver dans ce championnat d’entre-deux. »

Et où peux se situer Le Puy dans cette D3 ?

AS : « À mon avis, on peut faire mieux que notre classement actuel. On est tombé dans quelques pièges sur ce début de saison, on s’est notamment laissé endormir sur certains matchs. On devrait pouvoir jouer le haut de la première partie de tableau, on mérite mieux que notre place actuelle. »