Photo Sébastien Ricou / #LPF43

Vendredi soir, Roland Vieira, le coach du Puy Foot, a répondu en direct aux questions des internautes sur le compte Instagram du club (@lepuyfoot43).

L’occasion pour lui de balayer de nombreux sujets, et d’évoquer notamment la décision du ComEx (Comité exécutif) de la Fédération Française de Football qui, jeudi 16 avril, a décidé de ne pas annuler le championnat National et de se calquer sur la Ligue 1 et la Ligue 2, dont les reprises sont espérées.

« J’ai pris du recul par rapport à ça, a-t-il notamment déclaré ; j’ai peu communiqué sur la situation, j’attends les décisions officielles de la FFF. La réalité, on le voit bien, c’est que le National est beaucoup plus rattaché à la Ligue 1 et à la Ligue 2 qu’au National 2, ne serait-ce qu’en matière d’exigence de diplômes, pour entraîner à ce niveau, puisqu’il faut les mêmes, et aussi en matière de déplacements dans toute la France. Si on reprend le championnat, je pense qu’on ne sera pas à l’abri, que l’on prendra des risques, or moi, ce qui me préoccupe, c’est la santé des joueurs, et ça, on n’en parle pas assez souvent. Je sais bien que si le championnat s’arrête, il y aura des décisions injustes pour certains. »

Puisqu’il a évoqué le mot santé, Roland Vieira a indiqué que sa famille et ses proches étaient épargnés par le virus qui sévit actuellement dans le monde : « On respecte au maximum les consignes. On s’est très rapidement mis en mode confinement. On passe plus de temps en famille, on est plus disponible pour les enfants, on s’occupe, on joue  Je leur mets des raclées au tennis-ballon ! J’ai la chance d’être en maison. On n’est pas à plaindre. Mais le football me manque énormément ! »

« Le foot est indispensable pour toute ma famille ! »

A la question « ça ressemble à quoi la vie d’un entraîneur de football sans football ? », le coach a répondu : « C’est difficile, je n’avais jamais connu un arrêt aussi long en près de 30 ans de football, depuis mes 13 ans et mon arrivée au centre de formation de Lyon. Alors, du coup, je fais d’autres choses, je visionne nos matchs, nos adversaires, je regarde des joueurs, j’échange avec le staff, je fais en sorte que les journées ne se ressemblent pas trop. Et je passe du temps au téléphone. Je n’en avais pas conscience quand j’étais joueur mais en basculant de l’autre côté, je m’aperçois que la passion est encore plus forte. Le football est même indispensable pour toute ma famille. »

Roland Vieira a ensuite évoqué ses débuts d’entraîneur en National, « Un niveau que j’avais connu comme joueur, mais ce n’est pas une surprise, je savais que c’était un championnat difficile. Le club a les moyens d’y vivre et d’y exister. On s’était préparé à vivre une saison compliquée et même à jouer le maintien jusqu’à la dernière journée. C’est un bon apprentissage. »

Quelques abonnés du compte Instagram n’ont pas hésité à pousser le coach dans un exercice d’auto-critique. Il lui a notamment été demandé s’il n’avait pas, compte tenu du manque de résultat à l’automne dernier, envisagé de démissionner, ou encore s’il n’avait pas « trahi » certains anciens joueurs du club en les écartant.

« Après notre défaite 3-0  à Quevilly Rouen, début octobre, qui nous a fait plonger à la dernière place, j’ai émis l’hypothèse à mes dirigeants que, s’ils jugeaient que je n’étais pas l’homme de la situation, il fallait qu’ils changent d’entraîneur. Mais je n’ai jamais envisagé de démissionner, non. Quant aux critiques… J’ai l’habitude, j’ai été avant-centre, un poste plus exposé, comme celui de gardien. Je prends du recul par rapport à cela. Mais ce sont surtout pour mes enfants que ça m’embête, ce sont eux qui les lisent sur les réseaux. »

« Si cela ne tenait qu’à moi, alors oui, je serais encore là la saison prochaine ! »

  • Les choix : « J’ai pris des décisions, comme celle d’écarter celui qui était notre capitaine, Hilal Bouguerra, puisqu’on me pose la question, mais humainement, il m’en a beaucoup coûté… J’aime mes joueurs mais parfois, j’ai des choix à faire, et ils sont difficiles.
  • Le mercato estival 2019 « Dans tout mercato, on fait des erreurs, même la saison passée, alors qu’on est monté en National, on en avait commis. Il n’y a jamais 100 % de réussite. Les erreurs sont partagées, après, il faut être capable de vite les rattraper, et c’est ce que l’on a fait je pense. »
  • Les erreurs à ne pas commettre la saison prochaine si le club se maintient en National : « On n’en a pas commis tant que ça, mais il faudra revoir les aspects athlétique, technique et tactique, on doit être meilleur là-dessus. »
  • La descente des U19 Nationaux et l’avenir des U18 R1 : « La solution, c’est de créer un groupe pour remonter en U19 Nationaux. Créer une équipe U20, on y a pensé, mais ce ne serait pas attractif en termes de niveau. Là, on va avoir un trou plus important entre la réserve et les U18. Il faut que l’on arrive à stabiliser le club avec des U17 et des U19 au niveau national, une réserve en N3 et l’équipe fanion en National. »
  • La formation ponote : « Cette saison, beaucoup de jeunes joueurs du club ont intégré le groupe National 3, malheureusement certains n’étaient pas prêts pour évoluer à ce niveau. C’est pour cela que l’on doit réussir à avoir nos U17 et nos U19 en Nationaux, afin que le passage en seniors soit moins difficile. C’est vrai aussi qu’on a fait venir trop de joueurs de l’extérieur, il faut trouver un équilibre, ce n’est pas facile. De la même manière, l’effectif de National était trop important, il a fallu envoyer des joueurs en réserve, qui n’avait rien à faire à ce niveau. »
  • L’avenir du club : « Aujourd’hui on a tout pour exister en National et pour, un jour, jouer les trouble-fêtes, mais on a besoin de temps, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut déjà stabiliser le club, apporter des nouvelles choses chaque saison. On a juste un peu de retard en termes d’infrastructure. »

Enfin, pour conclure, le coach a parlé de son avenir, qu’il envisage au Puy Foot, quelle que soit l’issue sportive de la saison : « Oui, si cela ne tenait qu’à moi, je serais encore là la saison prochaine, même si on descend en National 2 ! Maintenant, je ne peux pas répondre à la place des dirigeants. Mais j’accorde beaucoup d’importance à la fidélité. »

Avant de raccrocher le téléphone, le coach s’est dit « impatient d’aller s’entraîner, de retourner sur le terrain, j’ai hâte ». Ce sera sa première « mesure » après le déconfinement !