Pas satisfait d’une partie du contenu de cette rencontre, Stéphane Dief a tout de même tenu à souligner l’importante de la série que son équipe réalise depuis plusieurs semaines.

Stéphane, quel est le sentiment qui prédomine après ce nouveau succès ? 

Stéphane Dief : « Il n’y a pas que des matchs évidents. Je pense que la qualité du terrain n’a pas aidé au spectacle, ni à la maîtrise du jeu, ce qui nous a manqué en seconde mi-temps. Le paradoxe, c’est que contre Toulon, je n’avais pas été très satisfait de la première période, mais plutôt de la réaction en seconde. Là, c’est un peu l’inverse, une première mi-temps maîtrisée, avec une bonne entame, efficace en plus, car on ne l’est pas toujours. C’est bien d’avoir pris le match à notre compte rapidement. Malgré l’ouverture du score, nous avons gardé la maîtrise et la domination sur l’ensemble de la première mi-temps. Ce que je regrette vraiment, ce n’est même pas uniquement la fin du match, mais l’ensemble de la deuxième période, où on a eu un déchet technique bien trop important pour garder le contrôle. Si nous avions maintenu la qualité de jeu de la première période, le troisième but serait sûrement arrivé. Malheureusement, il y a eu trop de mauvais choix, trop de déchets dans nos passes. Et comme on le dit souvent au foot, le troisième but est crucial… et c’est eux qui l’ont marqué. Heureusement, il ne restait pas trop longtemps à jouer. »

Comment expliquez-vous ce trou d’air en deuxième période ? 

SD : « Je ne sais pas. C’est dur d’être toujours au top niveau. Il faut aussi saluer l’adversité, parce qu’à la fin, ils ont joué leur va-tout. Ils ont mis du monde devant, récupéré des joueurs qui étaient blessés, et nous nous s’apercevons que, quand ils ont leur effectif à peu près au complet, ils ont quand même de la qualité et un minimum de profondeur. Leurs entrants ont aussi apporté un allant offensif supplémentaire. »

Vous aviez traversé une période avec beaucoup de report en janvier, le fait enchaîner les matchs peut être pesant ? 

SD : « Je ne pense pas, non. Je pense que nous avons surtout eu le sentiment que ce match allait se finir tranquillement, et puis, inconsciemment, nous en avons peut-être mis un peu moins, tout simplement. C’est un réflexe humain sur lequel nous devons travailler. Un match mené 2-0 doit se terminer à 2-0, voire 3-0, mais pas à 2-1. Ça doit être notre objectif. Nous nous sommes un peu arrêtés, donc forcément, nous donnons des ballons gratuits à nos adversaires sans qu’ils aient à faire énormément d’efforts. Ils gagnent des ballons un peu plus haut, donc ils deviennent logiquement plus dangereux parce que nous sommes désorganisés. C’est pour ça qu’il ne faut rien négliger. J’ai aimé notre première période parce qu’elle était bien maîtrisée. Après, ils ont aussi pris plus de risques tactiquement en fin de match. Nous avons vu le dynamisme d’une équipe désinhibée par le résultat. Quand tu perds 2-0 à 20 minutes de la fin, tu joues ton va-tout. C’est ce qu’ils ont fait, et ils ont réussi à marquer un but. »

C’est presque une victoire tranquille ? 

SD : « Presque, mais pour cela, il aurait fallu que nous fassions un peu mieux en seconde période. C’est dommage, mais c’est aussi bien, parce que ça nous donne matière à nous remettre en question et à identifier des pistes de travail pour la semaine à venir. J’aurais préféré que nous l’emportions 2-0, mais nous concédons un but. Il faut aussi savoir tirer du positif des événements négatifs, et c’est ce que nous allons nous efforcer de faire dans notre analyse. Dès lundi, nous allons nous remettra au travail pour que ce genre de fin de match se reproduise le moins possible. »

Vous êtes quand même sur cinq victoires d’affilés.

SD : « C’est vrai que là, nous donnons presque l’impression d’être négatif depuis le début, mais il faut aussi souligner la belle série en cours. Ce n’est pas anodin, ça demande des efforts, des efforts de chacun. Certains joueurs sont très sollicités en ce moment, et il y a peut-être eu un peu de fatigue sur la fin de rencontre. C’est quelque chose à saluer, il ne faut pas le minimiser. Maintenant, nous sommes certains de rester premiers à l’issue de cette journée. Nous continuons de gagner du temps, nous mettons la pression sur les poursuivants. Quoi qu’il arrive, quels que soient les résultats de nos adversaires, ce sera un bon week-end pour nous. »

Sur le premier but, ce sont des combinaisons que vous travaillez à l’entrainement ? 

SD :  » Oui nous le travaillons, et ça fait plaisir parce que ça faisait longtemps que nous n’avions pas marqué sur coup de pied arrêté. C’est bien, et même sur le deuxième but, qui est joué à deux, c’était quelque chose que nous avions évoqué. J’ai trouvé que ça avait été fait avec spontanéité, et c’est une satisfaction. Parfois, en tant que coachs, nous proposons beaucoup de choses et tout n’est pas toujours appliqué. Mais là, ça a été écouté et mis en pratique, donc c’est positif. Marquer sur coup de pied arrêté, c’est important, surtout que nous avons des joueurs capables de le faire. Aujourd’hui, c’est Renald Xhemo qui marque, mais Abdelnour Soualhia, Maël Zogba ou encore Thomas Ghalem, sont des joueurs qui peuvent aussi être dangereux sur ces phases-là. C’est un point à mettre au crédit des joueurs, mais aussi du staff, notamment à mon adjoint Alexandre Ferreyrolles qui travaille beaucoup sur cet aspect. C’est bien, et il faut continuer dans ce sens. »

Ces derniers temps, on remarque qu’il y a quelques rotations à chaque match. 

SD : « À un moment donné dans notre saison, nous avons eu des pépins et nous n’avions pas forcément la possibilité de faire tourner l’effectif. Je pense que, par séquence, nous ne l’avons peut-être pas assez utilisée. C’est d’ailleurs un point sur lequel nous, le staff, nous nous sommes remis en question à la trêve. Aujourd’hui, naturellement, nous avons un peu plus de possibilités et nous en profitons. C’est sûr que ça peut frustrer certains joueurs, car tout le monde veut jouer le plus possible, mais nous sommes dans une démarche collective. L’objectif, c’est d’emmener tout le monde avec nous jusqu’à la fin de saison, et c’est essentiel. Il n’y a aucun joueur qui ne compte pas dans l’effectif. Chacun est là pour travailler dur à l’entraînement, et même ceux qui ont actuellement peu de temps de jeu seront tôt ou tard amenés à nous aider. Il faut donc garder tout le monde sous pression, mobilisé et concerné. C’est aussi pour ça que nous essayons d’apporter un peu de fraîcheur quand nous le pouvons. »

Par rapport au dernier match, nous remarquons aussi plus d’efficacité devant, à l’image de Yann Diebold ce soir.

SD :  » C’est marrant parce qu’avec Yann, nous en parlions juste avant le match. Il y a des fondamentaux devant le but, et c’est ce que nous tentons d’inculquer. Ce sont des jeunes joueurs, ils ont encore une belle marge de progression. Il y a des principes simples : dans telle zone, je vise tel endroit ; si je peux frapper au sol, c’est mieux que d’envoyer le ballon en l’air. La ligne de but n’a jamais arrêté un ballon, la barre transversale, oui. Ce sont des détails, mais ça fait la différence. Je pense notamment à sa frappe sur la barre lors d’un match précédent : s’il fait l’effort de la garder au sol, ça aurait fait but. Là, il a fait l’effort de frapper fort et au sol, et nous pouvons voir que c’est bien plus efficace. Donc bravo à lui. »