Nos ponotes affronteront le Paris-Saint-Germain dans quelques jours au Stade Massot. Avant cette rencontre historique et exceptionnelle au Puy-en-Velay, le coach Pierre-Yves Thomas était en conférence de presse pour en parler avec les médias.

Est-ce que c’est un moment exceptionnel pour le club, pour vous, pour l’équipe ?

Pierre-Yves Thomas : « Oui, jusqu’à présent on avait essayé de rester focalise sur le championnat mais c’est vrai que depuis hier soir ça commence à monter un peu en température. C’est un match qu’on attend maintenant avec impatience, sans trop en faire non plus parce qu’on veut prendre aussi le temps de savourer ce moment. On va essayer de bien se préparer pour l’occasion. »

Y-a-t ‘il des choses différentes dans la préparation ?

PYT : « Oui parce qu’on va jouer trois matchs en une semaine. Déjà hier le terrain était bien gras et elles ont bien tiré dessus. On a eu la chance de faire pas mal de rotations donc on aura un peu de fraîcheur mais pour celle qui ont joué tout le match la récupération va être importante. »

Comment on adapte les journées ? Le quotidien est chamboulé finalement ?

PYT : « Oui on s’entraîne quatre fois par semaine habituellement donc on va rajouter juste une séance de régénération. Et mardi on aura une séance d’avant match, ce qui est exceptionnel aussi puisque d’habitude on s’entraîne le vendredi soir pour le dimanche. On s’adapte à la situation de match en semaine. »

Est-ce qu’il y a plus de travail tactique à prévoir contre Paris avec de la vidéo notamment puisque leurs matchs sont filmés et diffusés ?

PYT : « J’ai regardé le match contre Lyon hier et quelques-uns avant mais là ce ne sera pas la même équipe. On se prépare à connaître le plus possible de joueuses en face mais on sait que ce sera toutes des monstres du foot. On va surtout travailler sur nous en réalité, ce qu’on est capable de mettre en place pour les embêter et ne pas trop souffrir. Cela fait un moment qu’on travaille dans un système qui avait fonctionné contre Reims, on va le peaufiner. »

Il va y avoir beaucoup de public à Massot. Cela vous fait peur où au contraire est-ce que cela vous booste ?

PYT : « Pour nous ce sera un douzième homme. J’espère qu’ils vont nous soutenir tout au long du match et d’autant plus dans les moments difficiles. Ce sera important pour nous. C’est exceptionnel de jouer chez nous devant près de 3000 personnes donc on va essayer de gérer ça émotionnellement parce qu’on a forcément pas l’habitude. Mais c’est toute la beauté de la Coupe de France, c’est de partager devant son public, les encouragements aident à faire plus d’efforts et plus longtemps généralement. On rêvait d’accueillir Paris au Puy, maintenant c’est fait, il faudra qu’on soit au rendez-vous et faire que l’on fasse abstraction du nombre de personne autour. N’oublions pas que pour nous ce n’est que du bonus et que nous devons prendre ce match qu’avec du plaisir. Il y a une toute petite part de chance pour que cela vire pour nous, on devra être très concentré sur notre jeu et nous donner cette chance là pour peut-être réitérer un exploit comme contre Reims. »

Y-a t’il tout de même l’objectif de ne pas trop les respecter malgré l’écart ?

PYT : « J’espère en effet qu’on n’ira pas trop chercher d’autographes avant le match mais franchement je ne pense pas. Je pense que les filles seront très concentrées sur leur match. Qu’on on va leur serrer la main en début du match ce sera certainement de belles émotions mais il y a un temps pour tout. On devra penser à jouer un match de football, comme tous les week-end. »

Quel est le quotidien d’une fille du Puy Foot ?

PYT : « On a quelques étudiantes qui sont à l’École des métiers du sport Groupama du club, d’autres qui sont à Saint-Étienne et qui font les voyages quatre fois par semaine pour venir s’entraîner. On a aussi des filles qui travaillent dans des entreprises. C’est géré au quotidien avec des entraînements le soir, comme tous les clubs amateurs. Cela leur permet de vivre correctement et de vivre leur passion du foot en même temps. »

Y a-t-il des joueuses du Puy qui pourront prétendre à vivre du football un jour ?

PYT : « Vivre du football c’est toujours très compliqué, surtout dans le foot féminin. La part de joueuses qui pourront vivre du football féminin est très mince. Pouvoir vivre à côté de leur passion et penser à le préparer est primordial pour elles. Maintenant il ne faut pas qu’elles s’interdisent de pouvoir être professionnelles un jour, même si c’est compliqué. Le football féminin progresse chaque année. »

Méline Gondol ne pourra pas être là pour le match mercredi ?

PYT : « Malheureusement non, la fille qui marque deux buts sur les derniers matchs de qualification ne sera pas là pour ce quart de finale de Coupe de France. Elle est en sélection U17 féminine de l’équipe de France, c’est comme ça, la faute à une programmation moyenne. »

Paris est coaché par le fils Prêcheur. Vous, vous avez joué avec le père au Puy, quels souvenirs cela vous évoque ?

PYT : « Avec Gérard Prêcheur on est resté un petit peu en contact quand il était à Lyon, il nous avait invité quelques fois pour rencontrer les joueuses de la D1, c’était vraiment sympa. Je suis bien sûr content de rencontrer Jocelyn parce que je crois qu’il est né quand son père était ici au Puy, ça ne me rajeunit pas (rires). Quand Gérard était au Puy, moi j’étais le gamin, c’était la bonne période, on a vécu de bons moments. On a joué deux ans ensemble je crois, la première année moi je ne jouais pas et la deuxième c’est lui qui jouait un peu moins. C’était un grand professionnel, un exemple pour le groupe. Pour l’anecdote il avait commencé attaquant au Puy en troisième division et il a terminé au poste de défenseur central, ce n’est pas commun. »