Défait dans le derby face à Andrézieux-Bouthéon, notre coach Stéphane Dief était en conférence de presse pour revenir sur cette soirée cauchemar vécue par son équipe au Stade Massot.

Stéphane, comment lisez-vous ce match ?

Stéphane Dief : « Il est facile à analyser, quand t’es nul, tu perds. La première mi-temps est infâme, indigeste, elle me reste en travers de la gorge. Andrézieux a mis du cÅ“ur dans l’entame alors que nous en avons été incapables. À un moment donné, on peut mettre en place toutes les tactiques du monde, on ne gagne contre personne. On a été en retard du début à la fin sur toute la première mi-temps. Il y a eu une prise de conscience à la pause, malheureusement trop tardive. Il y a des matchs comme ça où si tu ne les prends pas par le bon bout, tu ne peux pas t’étonner de faire des erreurs, même en étant mieux en deuxième période. Je pense que si on ne prend pas le deuxième but on ne perd pas le match. »

Comment expliquez-vous ce manque d’envie au début ?

SD : « Je réserve mon avis à mes joueurs. Il faut se réveiller et ne pas croire que parce qu’on est Le Puy et qu’on a fait une bonne première partie de saison, il suffit de se présenter sur le terrain pour que les résultats tombent. Parfois, les joueurs ne réalisent pas que cette première partie de saison a nécessité de l’engagement, des efforts et surtout le respect de l’adversaire pour être bien faite. Le respect de l’adversaire avant tout, il ne faut pas se croire supérieurs aux autres, il faut le prouver sur le terrain. Aujourd’hui, je pense qu’on l’a oublié. On se croit un peu plus beau qu’on ne l’est en réalité. On a le droit de le penser, mais alors il faut le montrer. Aujourd’hui on a fait que la moitié du chemin et ça ne me suffit pas. »

C’est une mauvaise passe ?

SD : « Peut-on réellement appeler ça une mauvaise passe ? En deuxième mi-temps, dès qu’on a accéléré on a été supérieurs, même à dix contre onze. Je me demande encore comment on peut louper certaines actions. Je vois des occasions de but trop évidentes, même en infériorité numérique. À la fin, on s’est découvert et on a pris un troisième but anecdotique, c’était soit eux soit nous. Quand tu ne prends pas un match par le bon bout, ça ne tourne jamais en ta faveur. Aujourd’hui, il faut simplement accepter la sentence parce qu’elle est logique. »

Mais vous êtes tout de même dans une dynamique compliquée en championnat.

SD : « Pour parler de dynamique, encore faut-il jouer régulièrement. C’est difficile d’avoir une vraie dynamique en jouant tous les quinze jours ou presque. Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’on a tendu la joue. J’espère qu’on ne la tendra pas une deuxième fois et qu’il y aura un sursaut d’orgueil rapidement.

Vous allez pouvoir enchaîner les matchs en février, ce sera l’occasion d’effacer ce qu’il s’est passé ?

SD : « Dans ce championnat très serré tout peut aller très vite. Mais il faut d’autres ingrédients que ceux qu’on a mis en début de match. La force de notre équipe, c’était qu’elle arrivait à faire transpirer des choses du terrain jusqu’au public, et aujourd’hui, on a oublié ces valeurs-là. Elles sont passées au second plan dans les têtes. »

C’est la première fois que vous ressentez ça cette saison ?

SD : « J’ai eu le même sentiment à Cannes, sauf que l’adversité était supérieure. À Cannes, il en manquait un peu, mais aujourd’hui, il en manquait beaucoup. Si on pensait que ce serait plus simple parce que c’était Andrézieux en face, on a eu la réponse ce soir. »

Que s’est-il dit dans les vestiaires à la mi-temps ?

SD : « On a remis les compteurs à zéro, avec une remontée de bretelles. Mais je ne veux pas trop m’étendre là-dessus. Je ne veux pas m’acharner sur des joueurs qui ont montré beaucoup de belles choses depuis le début de la saison. On ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il faut simplement se remettre en question et que tout le monde prenne ses responsabilités, les joueurs comme le staff. Je ne m’exonère pas. Aujourd’hui, j’ai fait des mauvais choix moi aussi. »