Après sept semaines de convalescence, notre capitaine Renald Xhemo a fait son retour la semaine dernière face à Saint-Priest. Désormais rétabli, il ne se donne pas de limite avec cette équipe.

Renald, même si tu viens juste de revenir dans le groupe, comment juges-tu le début de saison de l’équipe ?

Renald Xhemo : « Collectivement, je trouve que ça a bien pris. On s’entend tous bien, dans les vestiaires ça vit bien, et c’est quelque chose de très important. Il n’y a pas de clans alors que, pour la plupart, on ne se connaissait pas, et ça se ressent sur le terrain. Avec le staff, on arrive à appliquer ce qu’ils veulent qu’on reproduise le week-end. Malgré le changement de système, on voit qu’on a une intelligence collective et individuelle, notamment par le fait qu’on arrive à garder cette ligne directrice. »

Du coup, vous vous sentez forts et confiants ?

RX : « Si je compare à l’année dernière, je ne vois toujours pas d’équipe au-dessus des autres. Le club travaille bien, le staff travaille bien et les joueurs aussi. C’est tout à notre mérite car sur le terrain, on fait ce que le coach et le staff nous demandent. Mais on peut encore mieux faire, ça c’est sûr. Il y a toujours mieux à faire. »

Tu es l’un des derniers joueurs qui a connu l’année dernière. Est-ce que tu observes des différences ou des changements ?

RX : « Pas vraiment, parce que le club reste le même et la base reste la même. C’est un club sain et familial qui met tout de suite les joueurs à l’aise et en confiance dès les premiers pas au sein du club. Au niveau du football non plus, je ne trouve pas, car le staff travaille super bien, donc il n’y a pas réellement de changement. »

La saison dernière était quand même exceptionnelle pour Le Puy. Penses-tu que cette année vous avez les moyens de reproduire les mêmes performances tout au long de la saison ?

RX : « On ne s’interdit rien dans le sens où dans le football, il faut être ambitieux et nous on l’est. Mais sans travail, et si on se relâche ne serait-ce qu’un peu, je pense que ça peut basculer. On a un certain niveau sur lequel on ne peut pas se relâcher, parce que ça peut aller très vite, surtout dans cette poule-là. Je mets de côté la Coupe de France pour l’instant, je parle vraiment du championnat. C’est une poule très homogène, surtout avec les équipes du sud, où l’effectif bouge très rarement, donc ils se connaissent presque tous par cÅ“ur. C’est un football rugueux, avec beaucoup de transitions, et donc la moindre faille, ils savent en profiter. »

Le changement cette année, c’est qu’il n’y a désormais que trois poules de National 2; est-ce que tu as senti que le niveau est monté d’un cran ?

RX : « Pas vraiment encore, car moi ça fait quatre ans que je joue dans cette poule, donc je sais que les équipes ne bougent pas vraiment. Comme je vous l’ai expliqué précédemment, ce sont des équipes très aguerries et avec beaucoup de joueurs techniquement au-dessus de la moyenne. Mais pas forcément plus fortes, juste plus harmonieuses. Il y a beaucoup de matchs nuls par exemple, mais ce n’est pas nouveau dans cette poule. »

Qu’est-ce qui a fait que tu as souhaité poursuivre l’aventure au Puy cet été ?

RX : « Je me sens bien au Puy avec ma famille. Avec ma femme et ma fille, on se sent bien ici, c’est une ville qui nous a agréablement surpris. C’est quelque chose de très important pour moi que ma famille se sente bien. Après, au niveau sportif, je savais que le coach n’allait pas bouger et c’était quelque chose d’important aussi. Le club travaille bien, et je suis aussi resté un peu sur ma faim par rapport à la saison dernière. On aurait espéré mieux. Puis le projet restait le même en Nationale 2, et je ne voulais pas partir pour partir. J’ai eu des sollicitations en Nationale 2 de très bons clubs, mais j’attendais quelque chose de mieux. J’ai eu quelques propositions, mais ce n’était pas le bon choix, ni sportivement, ni pour ma famille. Le plus important, c’est que je sois bien en dehors et sur le terrain. Donc j’ai pris assez vite ma décision de prolonger au Puy. »

Tu as ce nouveau rôle de capitaine également, comment tu l’assumes ?

RX : « L’année dernière, j’avais ce rôle de leader aussi mais sans avoir le brassard, donc ce n’est pas quelque chose de nouveau pour moi. Je l’ai toujours dit, le fait de porter le brassard c’est toujours une fierté, c’est sûr, mais ce n’est pas une fin en soi. Je pense qu’il n’y a pas besoin d’avoir un brassard pour jouer ce rôle de leader. Pour certains, ça peut mettre plus en confiance ou un peu moins. Mais, personnellement, ça vient assez naturellement. Peu importe la catégorie d’âge ou que je sois nouveau ou pas, je ne me mets pas de barrières, ça sort assez naturellement. »

Il y a quelque chose qui revient beaucoup au Puy ces derniers temps : ça fait deux ans qu’on sent que vous êtes proches en dehors du terrain aussi. C’est rare, surtout à ce niveau.

RX : « Oui c’est clair. Déjà, avec ceux qui sont restés de l’année dernière, on est proches. Par exemple, je sors souvent pour aller boire un café avec Yanis Maronne. Ça nous arrive de croiser d’autres joueurs. Donc, oui, il y a une bonne cohésion, on dirait qu’on se connaît depuis longtemps. Je trouve que ça se ressent sur le terrain. Il y a beaucoup de schémas qui se créent comme ça. Moi, par exemple, vu que je suis milieu défensif droit, et qu’on joue avec deux numéros six, il y a Ismaïl Bouleghcha juste à côté de moi sur le terrain et de manière naturelle je l’ai pris sous mon aile. Je le cherche et il me cherche sur le terrain, donc ça se ressent. Abdelnour Soualhia, lui, joue défenseur gauche dans une défense à trois et il y a Moussa Faty qui est piston gauche, donc ils sont souvent ensemble, et ça se ressent, ils se cherchent. Les liens se créent en dehors pour qu’on puisse les retrouver sur le terrain, et c’est quelque chose de très important. »

Et toi, comment as-tu vécu ce début de saison ? Est-ce que tu peux nous raconter ta convalescence ?

RX : « Je vais commencer un peu plus tôt. À la reprise, je me sentais très bien et j’ai pu faire une très bonne préparation, avec de bons résultats collectivement et même individuellement, ça m’a permis de bien démarrer le championnat. J’avais cette petite gêne dont je connaissais l’origine, donc j’ai essayé de la soigner sans vraiment m’en occuper sérieusement, en pensant que ça passerait avec le temps. Mais avec l’accumulation des matchs, ça a lâché. Collectivement, pour un début de saison, ça se passait bien, même si on aurait pu faire mieux, et individuellement, je me sentais très bien. Je trouvais qu’en comparaison avec l’année dernière, je prenais encore plus de place sur le terrain et c’était positif. La blessure est finalement arrivée au bon moment car nous commencions la Coupe de France, donc je n’ai manqué que quatre matchs de championnat ; j’aurais pu en manquer davantage. Sur le moment, je l’ai mal pris car je pensais que ce n’était pas grand-chose et que je pourrais continuer. Mais j’ai bien fait de prendre le temps de bien soigner ça, et maintenant, c’est reparti et tout cela est derrière moi. C’était l’accord, il ne fallait pas que je reprenne trop tôt pour que ça guérisse correctement. C’est une blessure avec laquelle on ne peut pas faire semblant, sinon ça revient aussitôt. On m’avait dit que j’en avais pour 6 à 8 semaines de cicatrisation, et pour reprendre le championnat, j’ai bien respecté ces sept semaines. »

Comment on vit ces semaines de convalescence quand on est habitué à venir tous les jours à l’entraînement ? Ça change aussi la routine de vie finalement ?

RX : « C’est très compliqué je vous l’avoue. Parce que je croisais les joueurs tous les matins. Eux allaient sur le terrain pendant que je restais en salle pour faire de la rééducation ou de la musculation. Parfois, ils avaient fini, mais moi, je n’avais pas terminé. Quand on est footballeur, on vit aussi pour l’ambiance du vestiaire, qui est assez importante, et je trouvais que j’étais un peu mis à l’écart. Mais c’est normal, car je ne passais pas la journée avec eux. C’est assez compliqué et c’est pour ça que pour moi, c’était important d’assister à chaque match de l’équipe et d’être présent, car je suis content d’être là avec eux. »

Et ton retour, comment l’as-tu vécu ?

RX : « Très bien. J’ai beaucoup travaillé avec Hugo Vidal (Préparateur physique du Puy Foot 43, ndlr) et je tiens à le remercier car ce n’était pas facile. Surtout que je suis quelqu’un de très impatient quand je ne suis pas sur le terrain. Il a trouvé les bons mots. Et c’est pour ça que je le remercie ; je le ressens maintenant, grâce à ces sept semaines passées avec lui, cela m’a permis de bien revenir. Pour le match à Saint-Priest cela a pris un peu de temps car depuis que je suis au Puy, je n’avais jamais joué dans ce système-là. J’avais déjà joué dans ce genre de système auparavant, donc ce n’était pas nouveau pour moi de jouer avec une défense à trois, mais avec ce coach-là et ces joueurs, c’était nouveau pour moi. Sur l’entame du match contre Saint-Priest, ils nous ont mis en difficulté et nous ont pressés très haut. Ils étaient trois contre deux au milieu de terrain, donc pour nous, c’était compliqué de nous trouver, et moi, en tant que milieu de terrain qui aime avoir le ballon dans les pieds et être la première base de relance de l’équipe, c’était un peu compliqué et frustrant. Je n’avais pas trop de repères durant les 20, 30, voire 40 premières minutes, puis petit à petit, c’est monté crescendo, comme pour toute l’équipe. Donc oui, je suis assez content pour un retour après sept semaines. »

Passeur décisif en plus, ça met en confiance ?

RX : « Oui, ça met en confiance et ça fait surtout plaisir parce que ça veut dire qu’après ce temps d’arrêt forcé, je retrouve mes repères. Ça met en confiance pour la suite. »