A 20 ans, le défenseur central prêté par l’AC Ajaccio, qui n’avait jamais quitté son île, fait preuve d’une grande maturité et s’est immédiatement fondu dans le moule. Une adaptation facilitée par son côté sociable et sa force de caractère.

Lucas Pellegrini est arrivé au rendez-vous avec la banane. Avec le sourire aux lèvres. Comme à son habitude !

Ce visage éclatant, rayonnant, il l’avait déjà quelques jours seulement après son arrivée au Puy, cet été, alors qu’il venait, pour la première fois de sa carrière, de quitter son île (la Corse), son village (Afa), sa ville (Ajaccio), son club (l’ACA), son cœur. C’est dire si son adaptation a été rapide dans le Velay, où il est très heureux !

Le nouveau défenseur central, prêté par l’AC Ajaccio, aime la vie, aime les gens, cela se voit, cela s’entend … avec l’accent (corse bien évidemment) !

Dans ses bagages, Lucas, d’une étonnante maturité malgré ses 20 ans, a apporté le soleil, sa personnalité, son énergie débordante, sa présence, sa prestance, sa grinta, son état d’esprit. On n’ira pas jusqu’à dire qu’il a transformé le groupe mais pas loin.   

Lucas aime aussi son chien et la pêche. Il aime par-dessus défendre, ne pas encaisser de but, gagner ; quand il foule une pelouse, il ne pense qu’à ça, comme s’il était habité.

Un dur au mal

Le parcours de ce titulaire d’un bac S – « Avec mention » – n’a pour l’heure que trois lignes : Afa, l’AC Ajaccio et Le Puy Foot ! « J’ai commencé dans mon village, à Afa, puis quand je suis rentré en 6e, j’ai fait deux ans de classes football et en même temps, je jouais à l’AC Ajaccio. Puis en 4e et 3e j’ai intégré le pole espoirs, avec des horaires aménagés, mais je n’étais pas pensionnaire du Centre, je rentrais chez moi le soir ! Ensuite, il y a eu la squadra corse, les pré-France en U17, et un contrat de 3 ans d’aspirant à l’ACA ; avant la fin de mon contrat, je jouais en National 3, et après le bac, j’ai fait le choix du foot ! J’ai signé stagiaire-pro 2 ans mais au bout de la première année, je suis passé pro (3 ans). »  

Sur le visage de ce dur au mal, on perçoit les stigmates de ses combats, tels ceux d’un boxeur : « Ma cicatrice sur le front ? C’était en amical, cet été, avec Ajaccio, je suis monté à la tête et j’ai percuté un joueur de mon équipe, mais je n’ai pas eu mal, il m’en faut plus ! ».

« J’ai pris goût à défendre ! »

Sur le pré, Lucas n’a pas toujours évolué derrière : « J’ai commencé défenseur central vers 17 ans, pour jouer avec la catégorie au-dessus en U19 nationaux. Sinon j’étais 6 et même 10. En pro, j’ai commencé au milieu mais après une discussion avec le coach, Olivier Pantaloni ; il a pensé que ce serait mieux que je recule si un jour je voulais jouer au plus haut niveau. Moi j’étais d’accord, j’adore ce poste, je m’épanouis plus, j’ai pris goût à défendre (sourire) ! »  

L’idée d’un prêt, quant à elle, a germé vers décembre dernier. Mais Lucas s’est blessé et quand il a repris, la Covid-19 est arrivée, avant que le confinement ne complique tout ! « Après, il y a eu l’appréhension de quitter mon île, mais quand j’ai eu le coach Vieira au téléphone, j’ai senti le projet, et je me souviens avoir appelé mon père, avec qui je suis très proche, dans la foulée. Je lui ai dit : « Papa, ce coach, je sens qu’il veut faire quelque chose avec moi ! Du coup, j’ai foncé ».

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Lucas Pellegrini du tac au tac

  • La première chose que tu fais le matin ?

Je bois le café.

  • Tes occupations en dehors du foot ?

Ici, au Puy, je passe beaucoup de temps avec mes coéquipiers, mais c’est vrai qu’elles ont pas mal changé ! En Corse, j’aimais beaucoup aller à la pêche, passer du temps avec mon p’tit frère, aller au village à Afa avec mes amis.

  • Le rêve qui tu aimerais réaliser ?

Jouer au plus haut niveau possible.

  • Un animal ?

Le chien ! J’ai un boxer, mais il est resté en Corse.

  • Musique ?

Les chants corses ! Je joue de la guitare, je chante un peu avec mes amis.

  • Le cinéma ?

Je regarde beaucoup de séries, en ce moment, c’est « Power ».

  • Un film culte ?

Creed II

  • Le joueur le plus fort avec lequel tu as joué ?

A ce jour, c’est Johan Cavalli.

  • Le coach que tu as perdu de vue et que tu aimerais revoir ?

Michel Mezzo à Afa.

  • Un geste technique ?

Un tacle (rires) !

  • Une ville, un pays ?

Ajaccio et la Corse.

  • Un club, un stade ?

Le stade François Coty et l’AC Ajaccio.

  • Ton meilleur souvenir ?

La naissance de mon p’tit frère. Il a 11 ans, il s’appelle Lisandru, on prononce « Lisandr », ça veut dire Alexandre !

  • Meilleur souvenir sportif ?

Ma première rentrée en Ligue 2 contre Troyes.

  • Pire souvenir ?

Y’en a eu tellement, des matchs perdus, qu’on n’aurait pas dû perdre

  • Ton plus beau but ?

Une tête contre l’OM en U17 Nationaux, je coupe la trajectoire au premier poteau !

  • Le joueur le plus connu de ton répertoire ?

Je pense maintenant que c’est Alexy Bosetti ou David Oberhauser, sinon, y’en a pas mal, Johan Cavalli, Mathieu Coutadeur, Jérémy Choplin, Gaëtan Courtet, Cédric Avinel, etc.

  • Après un match, tu fais quoi ?

J’appelle mon père.

  • Une anecdote de vestiaires ?

Dans le vestiaire d’Ajaccio, on ne peut jamais être tranquille, il va toujours se passer quelque chose, y’a toujours un « coup » en douce qui se prépare, de la mousse à raser dans les chaussures, des lacets coupés, ça reste bon enfant !

  • Des cartons rouges ?

Oui, un seul contre Saint-Etienne en Gambardella, juste après mon but, il y avait « Coco » dans les cages (Corentin Bariol) ! On menait alors 3-0, puis celui qui est rentré à ma place a aussi pris un rouge juste après et on a fini à 9 ! On a gagné 3-2 !

  • Ton après football, tu le vois comment ?

Franchement, c’est loin, mais je pense rester dans le football.

  • Si tu n’avais pas été footballeur ?

Avant d’opter pour le foot après le bac, je devais ou bien partir à l’armée pour être pilote de chasse à l’armée ou bien intégrer une école supérieure d’architecture, où j’avais été accepté. Je pense que pilote de chasse, ça m’aurait plu, mais être tout le temps dans un bureau d’architecte, pas sûr…

  • Des tocs, des manies ?

Je rentre du pied gauche sur le terrain.

  • Ton dernier texto ?

Tu vas me mettre dans l’embarras-là… (Il regarde son téléphone). A mon ami, Guillaume !

  • Une appli ?

Snapchat.

  • Tes qualités ?

Je suis tout le temps en train de rigoler ! Je ne laisse jamais tomber ! Je suis sociable, j’aime bien faire attention à tout le monde, prendre soin de tout le monde.

  • Tes défauts ?

La nervosité, l’impulsivité, mais j’ai fait un travail là-dessus.

  • Un dicton ?

« A vita hè corta è u tempu ùn aspetta ». Ça veut dire, « la vie est courte et le temps n’attend pas ». Je ne veux pas avoir de regret et je veux tout vivre à 100 % !

  • Le don de la nature que tu aimerais avoir ?

J’aimerais bien lire dans les pensées !

  • Si tu étais quelqu’un d’autre ?

Mon père.

  • Au volant, tu es plutôt…

Dangereux ! J’ai eu pas mal d’accidents de voiture !

  • A l’école, tu étais plutôt …

Plutôt fort !

  • Ton meilleur souvenir de vacances ?

Je suis parti camper en bateau avec des amis, en méditerranée, en Corse ! Je suis déjà parti en vacances, mais mes meilleurs souvenirs, c’est en Corse !

  • Un surnom ?

Pour m’embêter, dans le vestiaire, à Ajaccio, on m’appelle le bandit, ici un peu aussi, ou le voyou !

  • Tu aimes ton prénom ?

(ferme) Oui !

  • Ton plat préféré ?

L’entrecôte ou la côte de bœuf.

  • Les aliments que tu n’aimes pas ?

Le brocoli… rien que l’odeur!

  • Une boisson ?

Un sirop à la menthe. Tu as coupé ? Alors vodka (rires) !

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National 2 (journée 7) : US Colomiers – Le Puy Foot 43, samedi 26 septembre à 18h, stade Capitany 1.

Photos Sébastien Ricou #LPF43