Le milieu offensif du Puy Foot, auteur de 6 buts en championnat, est l’homme en forme ! Le Stéphanois, connu pour son caractère tranquille et posé, aime déstabiliser les défenses et n’entend pas se contenter de ce qu’il réalise actuellement. Portrait. 

Il est tranquille, Kamel Chergui. Il est zen. Calme. Posé.
Le genre de gars que l’on aimerait avoir pour ami. « Je suis un garçon sans histoire ! Partout où je suis passé, j’ai toujours bossé. Bon, après, c’est sûr, on n’a pas toujours ce que l’on veut ! » 
Il a aussi des défauts : « Je suis têtu, confie-t-il ! »
Il a surtout des qualités techniques, un sens du dribble et un jeu tout en percussion qui font du bien au Puy Foot 43, où depuis quelques mois, il semble marcher sur l’eau !

Le Stéphanois de 26 ans, qui a effectué toutes ses classes à l’ASSE (de l’âge de 8 à 19 ans !), en est déjà à 6 buts cette saison, en 16 matchs.
Son dernier, à Avranches (défaite 3-1), lui a permis de rejoindre Tony Patrao au classement interne (6 buts lui aussi en championnat, 7 avec la coupe de France).
Et sa reprise de volée à Massot face au leader, Dunkerque, fin novembre (1-2), devrait figurer dans le top 3 des buts de l’année (voir la vidéo). Pas mal pour un milieu offensif !

Le Franco-algérien, qui a tapé ses premiers ballons au C.O. La Rivière, club de quartier de Saint-Etienne, le reconnaît : « En ce moment, je suis bien, je me sens bien, j’ai déjà été à ce niveau, j’ai fait même mieux et je peux faire mieux encore ! »

« J’ai beaucoup appris à Saint-Etienne »
En l’absence de Johann Obiang, suspendu face à Concarneau, il a même dépanné au poste de latéral gauche dans le rôle de piston voulu par le système en 3-5-2. Un rôle inhabituel, qu’il avait déjà rempli cette saison, et qui n’a pas semblé le perturber, si l’on se réfère à l’hebdomadaire France Football, qui lui a décerné la fameuse étoile. « Je m’adapte vite ! Même si j’ai toujours occupé un poste offensif, j’ai une formation à la stéphanoise, donc assez complète, avec des automatismes. J’ai des bases aussi défensivement. Au centre de Saint-Etienne, où j’étais stagiaire-pro, j’ai beaucoup appris ! »

Saint-Etienne. Sa ville. Son club. « J’y ai passé 11 ans. Je suis arrivé en débutant 2e année je crois, et j’en suis parti à 19 ans ! C’est mon club de cœur, mon club formateur, forcément, ça compte, j’y ai fait toutes mes classes, et je me suis fait plein de potes. Cela n’a pas été facile d’en partir. »

Finaliste avec la Gambardella en 2012 (défaite 2-1 face à l’OGC Nice au Stade de France), il n’a malheureusement jamais pu franchir le cap et signer pro. Tout juste a-t-il dû se contenter de quelques bancs en Ligue 1 et d’une apparition en 16e de finale de la Coupe de la Ligue au Moustoir, à Lorient, lors de la saison 2012-2013.

Ce soir-là, l’entraîneur Christophe Galtier le lance à la 95e, en prolongation, à la place de Fabien Lemoine. Kamel a alors 18 ans. Quelques mois plus tard, les Verts remportent le trophée. Quelques mois plus tard, il est en fin de contrat et s’exile à Villareal, en Espagne, où il s’entraîne avec la réserve (Segunda B).

Trois demi-saisons à Villareal, Auxerre et Grenoble !
L’expérience dure une demi-saison puis direction Auxerre, en réserve (CFA2), pour une … demi-saison et enfin Grenoble, pour une nouvelle demi-saison, en CFA : « Il y avait un bon projet là-bas mais on a échoué d’un point pour l’accession en National, c’est Béziers qui est monté. Là, Châteauroux, qui descendait de Ligue et conservait son statut pro, m’a proposé de signer un contrat professionnel. Au bout de la 2e année, on est monté en Ligue 2 ! »

Et au bout de la troisième saison dans le Berri, Kamel se retrouve sans club. Et ne croule pas sous les propositions. Le 24 janvier 2019, il s’engage au Puy Foot 43. Et retrouve le National quatre mois plus tard !
« On a eu du mal en début de saison, après, il y a eu beaucoup de nouveaux joueurs, il a donc fallu trouver les automatismes. On remontait bien la pente mais là, on reste sur deux défaites (Concarneau et Avranches), après, y’a quand même du positif, enfin, moi, je ne doute jamais, j’aime mon métier, j’aime jouer au foot ! C’est une passion à la base. Je prends du plaisir. Bien sûr, quand on perd, je ne suis pas content, personne n’est content, simplement, j’ai un caractère plus « posé » donc ça se voit moins ! »

Ce qui se voit, en tout cas, c’est son état de forme !

Kamel Chergui du tac au tac

  • La première chose que tu fais le matin ?

Je déjeune, je prends des céréales, des tartines, un jus d’orange, ça dépend !

  • Tu fais attention à ta ligne ?

Oui je fais attention, j’essaie de ne pas manger n’importe quoi.

  • Tes occupations en dehors du foot ?

J’aime bien être posé avec des amis, me reposer, regarder des films, des séries.

  • Qu’est-ce qui t’énerve dans la vie de tous les jours ?

Les embrouilles.

  • Le don de la nature que tu aimerais avoir ?

Tout voir avant tout le monde ! Avoir un temps d’avance, ça me servirait bien au foot !

  • Le rêve qui tu aimerais réaliser ?

J’en ai plein ! Jouer le plus haut possible, dans un grand club !

  • Si tu étais quelqu’un d’autre ?

Une personne simple, qui travaille, avec des valeurs … en fait c’est moi, je ne veux être personne, je suis moi !

  • Un chiffre ?

Le 7, mais ça ne correspond à rien.

  • Tes goûts musicaux ?

La musique du moment, j’aime bien PNL, par exemple.

  • Un style de film ?

Film d’action. J’aime bien les films avec Denzel Washington. Mais quand je regarde un film, il faut que j’accroche d’entrée. J’aime bien Liam Neeson aussi.

  • Des livres ?

Je lis la presse surtout, les articles sur internet. J’aime bien savoir ce qui se passe.

  • Le joueur le plus fort avec lequel tu as joué ?

 A Saint-Etienne, y’en avait un,  il s’appelait Abdulaide Mze M’Baba, mais il a arrêté le foot très jeune, il était très fort. C’était un milieu offensif. Il avait un truc ce joueur.  

  • Le coach que tu as perdu de vue et que tu aimerais revoir ?

J’en ai eu pas mal…Olivier (Saragaglia) à Grenoble qui est à Châteauroux maintenant, Jean-Philippe Primard (Saint-Etienne) et Philippe Guillemet (directeur du centre à Saint-Etienne), on peut citer ceux-là, y’en d’autres aussi.

  • Inversement, le coach que tu n’as pas envie de revoir…

Je ne dirais pas ça, je ne suis pas comme ça, et puis ça dépend du contexte, je fais la part des choses, et puis, eux, est-ce qu’ils ont envie de me revoir ? Moi, je ne suis pas rancunier.

  • Une ville, un pays ?

L’Algérie, un beau pays, j’y ai encore de la famille, vers Constantine. Et sinon, une ville du Sud, Nice !

  • Un club, un stade ?

Real Madrid et Santiago Bernabeu.

  • Un surnom ?

Kam !  

  • Tu aimes ton prénom ?

Oui, j’aime bien !

  • Meilleurs souvenirs sportifs ?

La finale de la Gambardella au stade de France contre Nice, en 2012, les montées en L2 et en National avec Châteauroux et Le Puy, et sur un plan personnel, j’avais été élu meilleur joueur au Trophée des centres de formation avec Saint-Etienne à Ploufragan.  

  • Pire souvenir ?

A la fin de mon aventure à Saint-Etienne, j’étais dans le wagon pour aller en pro, mais ça ne s’est pas pas, et mentalement ça a été dur, pareil à la fin de mon contrat à Châteauroux, en fait, c’est quand je ne joue pas.

  • Plus beau but ?

Je crois que c’est la reprise de volée contre Dunkerque, cette saison, à Massot.
Voir le but de Kamel face à Dunkerque https://ffftv.fff.fr/video/6110512973001/player

  •  Ton geste technique préféré ?

Le crochet, le passement de jambes.

  • Ton meilleur match ?

Saint-Etienne – Lyon 3-0 à L’Etrat en CFA, j’avais fait un gros match, en 2012 je crois. Avec Châteauroux aussi, à Lyon-Duchère en National, l’année de notre montée en Ligue 2.

  • Ton pire match ?

J’en ai fait des sales matchs, mais je n’en pas un en particulier qui me reviens là !

  • Après un match, tu fais quoi ?

J’ai du mal à dormir, même quand on gagne, je me pose devant la télé, je repense au match, je revois un peu mes actions dans la tête, mais je ne regarde pas le match tout de suite.

  • Le joueur le plus connu de ton répertoire ?

Sofiane Feghouli (Galatasaray).

  • Tu te vois comment après le foot ?

Pour l’instant, je n’y ai pas trop réfléchi.  

  • Une appli ?

Instagram. Et aussi Netflix.

  • Si tu n’avais pas été footballeur ?

Prof de sport peut-être.

  • Tes qualités dans la vie ?

Honnête, travailleur, sérieux, déterminé. Gentil aussi.

  • Tes défauts ?

Têtu. La gentillesse, ça peut être un défaut aussi, non ?  

  • La cuisine ?

Tajine, poulet aux olives, des plats orientaux. J’aime bien la viande aussi, les légumes bien cuisinés, les lasagnes !

  • L’aliment que tu détestes ?

Le pamplemousse. 

  • Ton dernier texto ?

« T’es où ? » C’était à toi !