L’entraîneur des gardiens du Puy Foot 43, qui entamera sa 9e saison dans le staff le mois prochain, retrace sa carrière qui l’a notamment conduit à Lille, où il a connu le professionnalisme, et au FC Rouen, un club qui l’a beaucoup marqué.

Avec Pierre-Yves Thomas, il est le témoin des années professionnelles du CO Le Puy en Division 2.

A 49 ans, David Mialon entamera, samedi 22 août prochain, jour de la reprise des championnats, sa 9e saison de rang au poste d’entraîneur adjoint en charge des gardiens. « En 2011, c’est justement Pierre-Yves Thomas qui m’a appelé ! Il entraînait chez les jeunes au Puy Foot et cherchait quelqu’un pour s’occuper des U19 DH. Les seniors étaient en DH aussi et Sylvain Jore, le coach, qui venait d’arriver, m’avait dit si que s’il montait en CFA2, il aurait besoin d’un entraîneur des gardiens. Le Puy Foot est monté l’année d’après, en 2012, et depuis, j’occupe ce poste, je suis toujours là ! » 

Dans un club, c’est toujours important d’avoir des garçons comme « PYT » ou lui. Ils sont les garants d’un passé glorieux, d’une époque faste qu’ils ont connue et qui peut certes paraître lointaine (Le Puy a évolué en D2 de 1984 à 1989).

Même si le football a beaucoup changé depuis, leur expérience, leur passé, leur vécu, leur témoignage, leurs souvenirs, sont toujours importants. D’autant que ces deux garçons-là, que ce soit Pierre-Yves ou David, ont beaucoup d’humilité, de recul et de pudeur à en parler.

Les trois enfants de David, Océane (25 ans), – « Elle habite à Aix-en-Provence », Luna (19 ans), « Qui cherche du travail au Puy, elle a un CAP de coiffure, je lance un appel ! » et Swann (10 ans), « Il joue à Brives-Charensac, et cette saison il va jouer gardien, ça lui plaît ! Il a vu les gardiens du Puy Foot s’entraîner avec moi, je pense que ça a dû jouer ! » peuvent être fier de leur papa, de son histoire, de son parcours, qu’il retrace ici !

Ses débuts    

J’ai commencé le foot dans un club qui me tient à cœur, et qui n’existe plus :Val Vert Sports, au Puy. C’est là ou y’a le stade du Père Fayard, à l’époque le terrain était en stabilisé. C’était un club formateur, un club de jeunes. J’habitais juste au-dessus, au quartier du Val Vert,  au 108. Pourquoi « 108 » ? En fait, c’est le nombre de logements, 108 logements. Quand ils ont inauguré la pelouse, je ne jouais plus au club, mais j’ai grandi sur le terrain du Père Fayard, où j’allais voir toutes les équipes le dimanche, en DH ! A l’époque, ça faisait du monde, y’avait de l’ambiance, tout le quartier se retrouvait là-bas ! C’était une autre époque !

Le poste de gardien de but

J’ai toujours joué gardien, même si une année, vers l’âge de 12 ou 13 ans, j’ai évolué une saison au milieu, parce qu’on était deux gardiens, avec Jérôme Amblard, un ponot, aujourd’hui sapeur-pompier. L’entraîneur était Michel Charreyre, qui a aussi été président de l’USF Le Puy. J’ai retrouvé les cages l’année d’après et je ne les ai plus quittées jusqu’à l’âge de 38 ans, quand j’ai arrêté de jouer !

Ses années au CO Le Puy

Je suis parti du Val Vert en cadets nationaux pour rejoindre Clermont, à l’âge de 15ans. J’y suis resté un an. Le COP, qui était en Division 2, devait monter un centre de formation : j’ai eu la possibilité de l’intégrer pendant 2 ans. A ce moment-là, j’étais le 3e gardien, et puis, après le départ de Pierre-Yves (Thomas), je suis passé n°2 derrière Laurent Chatrefoux. J’ai même eu la chance de disputer 2 ou 3 matchs en Division 2 (4 en fait), à Massot, l’année de la descente (1988-89). Si j’ai pris des buts ? Un peu, oui (rires) ! Je me souviens qu’il y avait Lyon dans notre poule ! Ce qui est dommage, à l’époque, c’est que le nombre de remplaçants était faible, je n’avais donc pas la possibilité de m’asseoir sur le banc. Parfois, j’échauffais le gardien, et ensuite je partais m’installer en tribune pour regarder le match.

A Lille (1989-1995), il côtoie du très beau monde !

Après la descente en D3 du Puy, en 1989, je suis parti 6 ans à Lille : 3 ans comme stagiaire-pro et 3 ans pro ! Je jouais en réserve la plupart du temps. J’ai fait quelques bancs en L1, mais pas beaucoup. C’était bien, mais paradoxalement, ce n’était pas mes meilleures années. Lille n’était pas un club stable, il y a eu énormément de changements de coachs. C’est Jacques Santini qui m’a fait signer pro mais après lui ça a défilé : Henri Kasperczak, Pierre Mankowski, Jean Fernandez… J’étais n°3, derrière Jean-Pierre Lauricella (2), qui est à Lens aujourd’hui, et Jean-Claude Nadon (1). Quand je suis arrivé, ça m’a fait bizarre d’aller m’entraîner avec les pros et de me retrouver avec Abedi Pelé et Jocelyn Angloma ! C’était pas mal quand même ! C’était un autre monde pour moi qui arrivait du Puy ! Je peux vous dire que ça m’a fait bizarre. Les frappes d’Abedi Pelé ? Je m’en souviens bien ! J’ai aimé la ville et les gens du Nord. J’ai gardé quelques copains à Lille, de l’époque du Centre de formation. 

Le FC Rouen, ses meilleures années (1995-1998)

Rouen était en N2. L’objectif était la remontée en National, car le club avait été rétrogradé à cause de soucis financiers, avec Laurent Roussey comme coach. J’ai eu plaisir à le revoir la saison passée lorsque l’on a reçu Lyon-Duchère ! J’ai pu échanger avec lui, d’ailleurs, il m’a confié qu’il se régalait mieux à notre époque qu’aujourd’hui ! C’est vrai que les mentalités ont changé ! J’ai joué 3 saisons au FC Rouen, elles furent mes meilleures années. Malheureusement, on n’est pas monté, il y a eu des tensions, car lors de la troisième saison, certains joueurs n’étaient plus payés, alors qu’on était en tête à la trêve ! C’est dommage. Je me souviens qu’on était allé au domicile du président, Mr Batel, pour le menacer… Là-bas, j’ai découvert un stade magnifique, Diochon, et des supporters magnifiques. C’est pour ça que Baïdy (Sall) a de la chance, car même si ce n’est que de la N2, il va jouer dans une super ambiance et devant 3000 ou 4000 supporters, c’est fantastique ! Par contre, la ville, je n’ai pas trop accroché. Rouen est coupée en deux, avec la rive droite et la rive gauche, c’était flagrant.

Le retour au Puy à 28 ans

En 1998, Maurice Bouquet, le coach du Puy, cherchait un deuxième gardien : il a été clair, il m’a dit « La première année, tu joues en réserve ». J’ai répondu « Pas de problème ». J’étais content de revenir chez moi, sauf que là, j’ai dû travailler ! Avoir des horaires de boulot, c’est ce qui a été un peu difficile pour moi qui n’avais jusqu’alors fait que du foot…. J’avais 28 ans, et ça fait maintenant 21 ans que ça dure, que je travaille, toujours aux Espaces verts, à la maire du Puy-en-Velay. Je ne regrette absolument pas ce choix. A l’époque, je savais que le foot s’arrêterait, simplement, il a fallu prendre une décision.

Ce qui lui a manqué pour être un meilleur joueur…

Il m’a manqué, je pense, la confiance d’un coach : à Lille, il y a eu trop de changements, ça m’a freiné. Jacques Santini me connaissait, il croyait en moi, mais il est parti, et après lui, ça n’a pas arrêté de changer. A Rouen, j’ai retrouvé cette confiance avec Laurent Roussey, ça fonctionnait bien. Au Puy, j’ai joué 10 ans, jusqu’en 2008, avec des montées des descentes, en DH, en CFA2, à Massot. On s’entraînait à Guitard ; tout ça n’a pas changé. C’était bien. On avait une belle et bonne équipe de copains. C’est ce qui fait bizarre aujourd’hui : les joueurs restent beaucoup moins longtemps dans les vestiaires, les mentalités ont changé. Ça a été un changement flagrant.

Sa première expérience de coach en 2008

A Saint-Germain-Laprade, pendant 3 ans, je suis devenu coach de l’équipe réserve et des gardiens, avec Patrice Vernaudon, ancien coach de la réserve du Puy en DH, qui s’occupait de l’équipe une. C’était sympa. Puis après, en 2011, au Puy Foot, ils cherchaient quelqu’un pour les 19 ans, et Pierre-Yves Thomas m’a appelé. J’ai entraîné les U19 DH un an. La saison suivante (en 2012), j’ai rejoint le staff de Sylvain Jore, en CFA2, comme entraîneur des gardiens. Et je suis toujours là depuis ! Je vais attaquer ma  9e saison !  

« Le National, ça n’a rien à voir ! »

La descente en N2 sur tapis vert à cause du CoVID19, ça a été dur, j’ai accusé le coup, j’étais tellement content de retrouver un niveau comme ça, le National, que je ne connaissais pas du tout. C’est très proche du professionnalisme, on joue le vendredi, y’a la télé, les protocoles… En N2, ce n’est pas du tout comme ça, c’est très amateur !

Les départs de Jean-Simon Chazottes et Franck L’Hostis

C’est dur de les voir partir… J’ai passé 5 ou 6 ans avec « JS », on s’entendait très bien. Avant lui, y’a eu Haydar Al-Shaïbani aussi, et bien sûr « Francky » (L’Hostis), avec qui j’ai passé deux ans et demi, il a une super mentalité aussi, mais c’est le foot, des pages se tournent. Mais le changement, c’est bien aussi : je vais découvrir d’autres gardiens. Idem pour « JS » et « Francky » : ça peut être rasant pour eux, le discours et le travail sont toujours un peu les mêmes ; en fait, c’est bien pour eux et pour moi !  

Intégrer un club pro un jour ?

(Hésitant) Si on me le proposait, je réfléchirais quand même … C’est tentant tout de même. En plus j’ai la possibilité de prendre un congé sabbatique, alors oui, pourquoi pas, mais je n’ai jamais cherché, je n’ai jamais eu de contact, et je suis bien au Puy, où je suis apprécié, je pense, enfin, je l’espère !

Avec Roland Vieira, Ahmed Aït-Ouarab et Bertrand Dupuis, David Mialon composait le staff en National la saison passée.
Lors de la saison 1988-89, en Division 2, avec le CO Le Puy
Avec le COP, toujours en Division 2 !
Avec le LOSC, sur la photo de famille, en 1992-93
Avec les Diables rouges du FC Rouen, en 1997-98
Avec le FC Rouen, en 1995-1996