Alexandre Royer est arrivé au club cet été et a su très vite se faire apprécier, chose pas toujours évidente en terre inconnue, a fortiori quand on est amené à remplacer un garçon qui, lui aussi, était très apprécié (Antoine Kuntgen).

Le natif de Saint-Etienne, âgé de 26 ans, a endossé la casquette de responsable de l’école de football, et aussi celle d’entraîneur des U16 Régional 1, en binôme avec Cédric Mathieu : « Dans le cadre de mon BEF (Brevet d’entraîneur de football), il fallait que j’entraîne une équipe à 11 et cela tombait bien avec les U16 car Cédric souhaitait être épaulé. En plus, j’ai de la chance, je suis bien tombé sur une super-personne, avec lui, c’est top ! »

Tout au long de l’entretien qu’il nous a accordés, « Alex », comme tout le monde l’appelle, le répétera souvent : « C’est top ! ». Preuve qu’il se sent bien ici, au Puy Foot, dans son nouveau club, après une première expérience chez lui, au HPV (Groupement jeunes haut Pays du Velay), le club de son enfance. « L’année dernière, Olivier Miannay, le manager du Puy Foot, m’avait déjà contacté pour rejoindre le secteur de la formation, mais je ne me voyais pas partir en cours de saison. Cet été, Jérémy (Sahuc, responsable de la formation) m’a contacté. Quand j’ai vu son appel, j’ai pensé qu’il voulait me prendre un joueur !!! »

Erreur, c’était pour lui proposer de s’occuper de l’école de football.

Après trois jours de réflexion, Alex a dit « banco ». Cinq mois après son arrivée, le grand blond explique son rôle et détaille ses missions.

  • Alex, tout d’abord, peux-tu retracer ton parcours sportif et scolaire ?

J’ai grandi à Raucoules, près de Montfaucon et Dunières, où j’y ai longtemps joué avant de partir deux ans à Dunières puis un an à l’Olympique de Saint-Etienne quand j’avais 15 ans. Ensuite je suis parti un an à Monistrol et juste avant d’entrer en Terminale, j’ai eu un grave accident de la route, qui m’a valu un mois de coma et six mois d’hôpital… Malgré ça, j’ai eu mon bac au Puy (pro vente) et puis j’ai repris au club de Montfaucon. Ensuite, j’ai fait un BTS NRC (Négociation et relation Client) à Simone Weil, toujours au Puy. A l’époque, je voulais devenir commercial. J’ai eu l’opportunité de travailler pendant 2 ans à Yssingeaux, dans une entreprise de fournitures automobiles, où j’avais déjà effectué un stage : j’étais gestionnaire des achats et des stocks. Je me suis ensuite tourné vers le District de football pour passer une formation d’entraîneur (il est titulaire d’un BMF, Brevet de moniteur de football), et ils m’ont proposé un service civique. Du coup, je me suis lancé là-dedans et en même temps, je suis devenu salarié du HPV, le club de jeunes qui regroupe justement les communes de Montfaucon, Dunières et Raucoules : la première année, je suivais ma formation du BMF en parallèle et la saison suivante, j’étais à plein temps et responsable technique (école de foot, pré-formation et formation). Le HPV, c’est le club de mon enfance. »

  • Tu voulais être commercial et te voilà dans le football…

« Oui, j’aime bien la relation avec les gens, c’est pour ça que je voulais être commercial, mais j’adore le foot ! Quand j’étais môme, je voulais jouer, à un bon niveau, comme tous les enfants, mais j’avais les pieds carrés (rire) ! Je jouais attaquant ! Et puis, cette année, je continue à me former, je prépare mon BEF (Brevet d’entraîneur de football), c’est dur ! Je suis curieux de tout : ce matin, par exemple (entretien réalisé lundi), j’ai suivi un webinaire sur la préparation mentale, c’était top ! »

  • Comment s’est passée ton intégration au Puy Foot ?

« Au début ça a été dur de trouver mes marques; ici, la structure est différente, mais le confinement a permis de cadrer certaines choses et d’éclaircir la situation. »

  • Des objectifs ont-ils été fixés ?

« Olivier (Miannay) et Jérémy (Sahuc) m ont donné leur souhait quant au développement de l’école de foot, où il y a un manque de licenciés (une centaine à l’heure actuelle), dû je pense à sa structuration, à son organisation qui change beaucoup (turn-over des éducateurs). Nous avons la chance d’avoir Robert Gentes pour la partie trésorerie / administrative, mais on manque de personnes, il y a vraiment beaucoup de choses à gérer. Comme je suis arrivé fin août, je n’ai pas pu anticiper cette situation, mais maintenant, je sais comment m’y prendre. J’ai mis en place, par exemple, une application, Sporteasy, pour communiquer en direct avec les parents. Ce sont des choses comme cela qui permettront de gagner du temps, de ne pas s’éparpiller, de se structurer, d’être plus efficace. »

  • Un projet de jeu commun aux différentes catégories de l’école de football existe-t-il ?

« On essaie de mettre en place un projet fiable et solide jusqu’en 2024. L’objectif est d’être 25 joueurs par catégorie d’âge dans 4 ans, et d’avoir un organigramme où le ratio joueurs / éducateurs sera plus important, d’avoir du contenu aux entraînements. Tout cela doit être construit avec la pré-formation et la formation (l’école de football concerne les enfants des catégories U5 à U11). »

  • Et avec la formation et la pré-formation, quelles sont les passerelles ?

« On a dans l’idée de faire une école de foot structurée. On travaille sur un projet de jeu commun avec la pré-formation, de sorte que, quand les enfants arrivent en U12 puis en U13, ils ne soient pas dépaysés. Les principes de jeu seront les mêmes. Les passerelles devront se faire beaucoup plus facilement en passant d’une catégorie à l’autre. L’objectif est de « sortir » plus de jeunes. On aimerait, par exemple, avoir 80 % de joueurs issue de l’école de foot en U13. Après, on s’aperçoit que ça se se délite rapidement, dès les U15. Un exemple, cette saison, en U16, 4 joueurs sur 18 sont issus de l’école de foot du club : ce n’est pas suffisant. Il faut que l’on sorte des joueurs afin qu’ils puissent aller dans les équipes U12 et U13 avant de les fidéliser dans le temps, en plus on a la chance d’être attractif sur le plan sportif, avec toutes nos équipes en Régional 1. L’école de football du Puy Foot doit devenir l’école de foot phare du département, en terme de contenu, mais aussi en terme de vie associative et éducative. »

  • Un mot sur les U16 R1 ?

« Avec eux, c’est top ! Le groupe vit bien, je suis de plus en plus à l’aise. Les résultats étaient encourageants avant le confinement, même si on avait perdu à Moulins au terme d’un non-match. Le groupe est ambitieux et a envie d aller de l’avant. On a un projet de jeu commun au club, où on est plutôt libre, tout en étant capable de s’adapter, de toucher à tout, afin que les jeunes aient des repères s’ils sont, par exemple, amener à être appelés dans la catégorie supérieure, en U18. »

Alexandre (à droite), ici aux côtés de Cédric Mathieu, qu’il est venu épauler dans la catégorie U16 R1. Photo S. Ricou #LPF43